Il fait chaud

Imaginez un peu. Pas un souffle d'air. Un énorme cumulonimbus qui se profile au loin mais qui n'ose pas approcher de la mer. L'eau a 28°C. Les rues ensoleillées. Les enfants qui galopent sur les pavés sous le regard fatigué de leurs parents. Les chats dorment sur les toits ou à l'ombre des palmiers. Des gens endormis sur les bancs, chapeau baissé sur le museau. Le doux murmure des fontaines dans les parcs où on vient plonger une main, se rafraîchir un instant de cette douceur dérobée à l'été. Le ciel est parfaitement bleu, les fleurs s'ouvrent et dévoilent le parfum. Quelques mouettes font des ronds dans le ciel ou dorment sur l'eau.

Et le soir, les gens sortent. Comme si l'apparition soudaine de la lune dans un ciel encore bleu suffisait à redonner vie aux rues. Les terrasses des cafés sont bondées. On s'installe sur les bancs pour discuter en mangeant des pipas. On parle fort, on rit... de cette voix toute particulière qu'ont les gens ici ; un peu éraillée, plus grave, plus chaude.

Je l'aime ce pays, avec sa chaleur, ses gens, ses couleurs... Les rues sinueuses, les portes entrouvertes sur des patios ombragés, les azulejos sur les murs blancs. Sur des airs de vacances à l'Italienne les moteurs de petites bestioles à deux roues vrombissent et les filles s'accrochent à la taille des garçons, les cheveux dans le vent et le sourire aux lèvres.

Il est 20h et des poussières. C'est l'heure du paseo.
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