samedi 7 mars 2009

C'était comme ça...

Bon, quelques jours plus tard j'ai fait du tri, tout est un peu (n'exagérons rien, pas évident de ranger ce chaos dans ma tête) plus clair et la déprime post-España est plutôt bien passée, mieux que d'habitude. Pas trop eu le temps de me morfondre...

Alors je peux un peu mieux raconter. Vous pouvez lire mais rien ne vous oblige, comme d'habitude. Il y a des articles plus courts avec des photos et toukitou. Ça parle aussi. Je vais faire ça par petits morceaux. Flash sans liens forcés entre eux.

Arrivée à Madrid tôt le matin. C'est extraordinaire de poser le pied dans ce pays alors que quelques heures auparavant c'était la France. Soleil soleil soleil. De quoi donner le sourire et laisser sans voix (et pourtant on n'est pas au Japon, les Espagnols c'est plutôt à l'Italienne qu'ils la jouent...) [air crétin de la fille qui attend ça depuis looongtemps].

Gare d'Atocha - Ricardo : "Vous savez ce qu'ils font les gens quand il y a des bombardements ? ... Et bien ils se cachent dans les trous des obus. Parce qu'une bombe tombe jamais deux fois au même endroit. ... Jusqu'à ce qu'elle tombe au même endroit. ... ... ... Enfin, tout ça pour dire qu'on risque rien !"

Panique de la toute première interview. Doigts tordus dans tous les sens. Phrases répétées répétées répétées et encore répétées. Questions préparées (¡ gracias a Sophie !! ...), revues et corrigées (... ¡ y a Chema también !). Emilio Martinez Lázaro. Les sourires de la fin. Tralalala ♪♫ Le plus dur est fait.

Arturito : "Une douche pour huit ?!" -
Oui oui, et tout s'est bien passé.

Lever tous les matins vers 8h. Coucher vers 1h (voir beaucoup plus). Discussion discussion discussion. Les interviews de la journée qui font réfléchir, nous poser des questions. Qui fait l'Histoire ? Est-ce qu'on connaît l'Histoire de notre pays ? Et le lendemain à préparer. Pour que tout se passe au mieux.
Politique. Beaucoup de politique. La question de la Religion. Avec un grand R. Et aussi des religions. Parler c'est toujours bon. Et on n'est pas obligé d'être d'accord. Le tout c'est de savoir écouter.

- Restaurante - Sophie : "Allez, Pipiz, on rentre à la maison..." [rires] -

C'est difficile de ne pas faire un seul bruit pendant qu'on enregistre. Jampes engourdies d'une immobilité forcée. Grimaces au moindre bruit. On leur interdit de tirer la chasse ????! → Pendant les interviews, le moindre bruit s'entend et couvre la voix des gens qui parlent.

Emotion... Felipa et sa veste brodée de roses rouges. Les souvenirs qui fusent. Le mariage dans l'ascenseur. La douleur. Les condamnations. L'amitié. La lutte... pour la liberté.
Nos rires face à cette petite vieille "cojonuda" montée sur roulettes.
Nos yeux bordés de larme en écoutant son histoire.
¿ Tiene rencor ? - No... ¡ un odio mortal !
Et les gens qui arrivent un à un. Pour nous raconter. Pour qu'on les écoute parler. Mettre des mots sur le passé. Illustrer l'Histoire et sa grande hâche de leurs histoires.

Cécile, tu danses ? - Nooon !
Sophie ? - J'ai pas mes chaussons.
María ? - Idem !

Il s'appelle Ramón. Son père voulait l'appeler Trotski... C'est assez mal passé. "Je dois mon prénom à un garde civil." → Quand sa mère est allée le reconnaître, elle a dit qu'il s'appelait Trotski. On lui a gentiment fait comprendre que ce ne serait pas vraiment possible... Elle s'appelait Ramona. On l'a appelé Ramón.

- Cadavre exquis... para descansar un poco. -

Angeles . Cojonuda, cojonudísima. Ne jamais considérer la liberté comme quelque chose d'acquis. Toujours avoir un opinion sur tout. Ne pas laisser les autres penser pour nous... ... ...

- Les Menthos de Ricardo -

Carmen interprétée par Sara Baras. "On est au fond du fond..." Impressionnant. Une mise en scène superbe. Des costumes magnifiques. Et les danseurs... Touchée par ce spectacle. Il aurait fallu que ça dure encore et encore. Encore et encore... C'est difficile à décrire avec des mots une telle vie des mouvements, une telle énergie. Cette force mêlée de retenue et de légèreté.
Après spectacle dans ce café. Moment agréable. Moment partagé. Entre rires, yeux fatigués, blagues de Ricardo, fumée envolée, chaleur bienfaisante des douces fins de soirées.

- Une robe Hugo Boss -

Interview de Marcos Ana. Je pourrais écrire des lignes, des lignes et des lignes tellement cet homme m'a touchée. Je ne sais pas pourquoi plus que tous les autres. (je suis déjà passée sur bien des noms, pourtant de gens très intéressant [Carlos Fonseca, Ana Vieitez, Felix Rodríguez...]) Peut-être parce qu'il semblait calme, tellement au-dessus de tout ça. Comme tout avait trouvé sa place. Comme si le travail était fait, qu'il avait réussi à pardonner. Tout paraissait si beau dit avec ses mots. Chaque mot choisi. "Mi pecado es terrible... Quise llenar de estrellas el corazón del hombre" Cet homme m'a bousculée. Pas de pathos excessif dans ses mots. Rien de tout cela. Juste les faits. Les années prisons qui ne sont pas les pires. L'omniprésence la mort. Et l'oubli de ce qu'est la vie... "Decidme cómo es un árbol" Miroir brisé. Vue brouillée. Larmes inconsolées. Larmes échappées. Lágrimas...

- Le manteau brodé de la vitrine -

José Cepeda : La différence entre information et connaissance. Il a raison. L'information on l'a. Partout. Autour de nous. Internet, journaux, TV, radio... La connaissance, nous seul pouvons nous la forger. Il y a des choses qui ne dépendent que de nous. Bien bien bien.

Et puis à un moment il est l'heure d'y aller. Il faut dire au revoir aussi. A Marisa. A Madrid. A ce soleil et ciel bleu qui nous a bercé pendant une semaine. C'est l'heure de rentrer...

*

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Après ce sejour, difficile de s'en vouloir de ne pas avoir travailler puisque tu as profité, c'est le principal Mariaa :)
Des bisous <3

María a dit…

[sourire]
C'est gentil de me faire déculpabiliser un peu... Mais là je travaille je travaille (pour la peine). Et puis, j'ai pas non plus RIEN fait. Tu me connais ! ;-) En plus toute la semaine en Espagne ça a été du boulot du boulot du boulot. Agréable certes mais du boulot.
¡ Un beso !